Ansley Dalbo
Le mardi 4 août, le Journal de l’Association médicale canadienne a publié un résumé des très attendues Lignes directrices de pratique clinique sur l’obésité chez l’adulte au Canada (en français ici). Elles ont été développées par Obésité Canada et l’Association canadienne des médecins et chirurgiens bariatriques. Les Lignes directrices elles-mêmes sont composées de 19 chapitres (qu’il est possible de consulter ici) et couvrent des sujets allant de la génétique de l’obésité aux programmes commerciaux de perte de poids, en passant par les interventions visant à modifier le comportement.
Comme l’indique la formidable couverture médiatique de cette publication (voir la liste des principaux médias au bas de cet article), ces Lignes directrices sont très importantes. Pourquoi?
Raison n° 1 – Il s’agit de la première mise à jour complète des lignes directrices canadiennes sur l’obésité depuis 2007 et comme le dit la Dre Sue Pedersen, les nouvelles Lignes directrices reflètent la secousse tectonique qui s’est produite au cours des 13 dernières années dans les connaissances et la compréhension de l’obésité (en anglais). Les Lignes directrices ont été mises au point par plus de 60 professionnels de la santé, chercheurs et personnes vivant avec l’obésité au Canada et ils ont évalué plus de 500 000 (!) articles publiés dans des revues à comité de lecture afin d’établir un consensus sur un large éventail de questions, pour finalement définir 80 recommandations clés.
Raison n° 2 – Elles intègrent dans chaque chapitre l’impact des préjugés et de la stigmatisation liés au poids que les Lignes directrices définissent comme « les idées préconçues et les jugements à l’égard des personnes vivant dans des corps plus grands ». Étant donné que les préjugés et la stigmatisation liés au poids constituent l’obstacle fondamental qui empêche les personnes obèses de chercher et de recevoir un traitement médical adéquat et approprié, on ne saurait trop insister sur l’importance de cette inclusion. En demandant aux médecins et aux patients de prendre en compte l’impact des préjugés liés au poids (tant ceux de la société que les leurs), les Lignes directrices commencent à atténuer cette réalité corrosive qui a un impact négatif sur l’accès aux soins de nombreuses personnes et sur la qualité des soins qu’elles reçoivent.
Raison n° 3 – Il est bon de répéter que ces Lignes directrices établissent clairement que l’obésité est une maladie chronique qui doit être gérée médicalement comme toute autre maladie chronique. Elles fournissent aussi des informations complètes et à jour sur les traitements fondés sur des données probantes et offerts pour la gérer. Nous espérons sincèrement que les messages clés fournis aux responsables des politiques de santé dans chaque section guideront l’élaboration d’une politique de santé publique qui mènera à une compréhension plus nuancée de l’obésité et à la prise en charge des traitements nécessaires.
Comme le déclare la Dre Shahebina Walji (spécialiste de l’obésité à Calgary et l’une des auteures des Lignes directrices), « Je suis ravie de voir une discussion approfondie sur la science de l’obésité, incluant à la fois la neurobiologie du contrôle de l’appétit et de la dysrégulation de l’équilibre énergétique et le dialogue entre le cerveau et le corps. Je crois vraiment que c’est la compréhension plus approfondie de cette science qui appuiera le changement d’attitude envers les personnes vivant avec l’obésité ainsi que le changement de la façon dont nous la traitons. »
Raison n° 4 – Les Lignes directrices modifieront de façon radicale la nature de la discussion à propos de l’obésité et des soins de santé. Elles représentent ainsi un véritable virage dans la façon dont les experts médicaux pensent de l’obésité, en parlent et la traitent. Ces lignes directrices reflètent, entre autres, une nouvelle façon de penser :
*Elles font passer la discussion du poids à la santé, définissant l’obésité comme la présence d’un excès de graisse corporelle qui nuit à la santé et au bien-être.
*Elles démystifient complètement l’idée voulant que l’approche « manger moins/bouger plus » soit la « réponse » pour la gestion de l’obésité à long terme.
*Elles ne considèrent plus l’IMC comme le seul critère de diagnostic de l’obésité, mais examinent plutôt la question de savoir si l’excès de graisse corporelle a un impact sur la santé d’une personne.
*Elles reconnaissent que pour de nombreuses personnes vivant avec l’obésité, la diète et l’exercice physique ne suffisent pas. En effet, des traitements supplémentaires (médicaments d’ordonnance, traitements psychologiques et/ou chirurgie bariatrique) peuvent être envisagés.
Raison n° 5 – Dernière raison, mais certainement non la moindre, ces Lignes directrices sont importantes parce que, comme le dit le Dr Yoni Freedhoff, elles sont les premières à adopter une approche de l’obésité axée sur la personne vivant avec l’obésité. Elles mettent l’accent sur le parcours de la personne et sur l’amélioration de la relation patient(e)‑professionnel de la santé. Elles incitent aussi les patient(e)s à faire valoir leurs intérêts en recommandant aux médecins de demander la permission de discuter du poids d’un(e) patient(e). Elles recommandent de plus que le médecin et le/la patient(e) mettent au point ENSEMBLE des objectifs personnalisés au-delà d’un simple chiffre sur la balance. (Pour plusieurs articles qui abordent des éléments très pratiques des Lignes directrices qui peuvent être appliqués à votre parcours spécifique vers un poids plus sain, cliquez ici (en anglais)).
Avec la publication de ces Lignes directrices, le Canada a pris un rôle de chef de file véritablement significatif en ce qui concerne la gestion de l’obésité. Les pays et les responsables de la santé publique du monde entier auront les yeux tournés vers le Canada. En attendant, on peut souhaiter que la dicussion entre les personnes vivant avec l’obésité au Canada et leur médecin de famille soit fondée sur la science et non sur le blâme ou la honte.
Couverture médiatique des Lignes directrices
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