La raison pour laquelle une Canadienne a renoncé à suivre une diète

Maria Fleet

Theresa Hopper, 56 ans, est une charmante administratrice paroissiale à Red Deer, en Alberta. Elle est mariée depuis 36 ans et a trois filles adultes. Mais l’un des aspects les plus marquants de sa vie, dit-elle, est qu’elle l’a passée à se débattre avec la nourriture. 

Elle a grandi avec deux sœurs, toutes les trois rapprochées en âge. Elle était plus corpulente que ses sœurs, que ses parents avaient adoptées peu avant que sa mère tombe enceinte de Theresa. « Nous venons toutes les trois de milieux génétiques différents. Nous ne nous ressemblons pas du tout », dit Theresa. Physiquement, elle tenait de son père, dont la famille était originaire d’Europe de l’Est. Il était grand et solide. « Vous pouviez faire tomber une pièce de cinquante cents dans son alliance et elle n’en touchait même pas les bords », dit-elle. Baignée dans la chaleur d’une famille aimante, elle ne s’est jamais sentie gênée d’être plus grande que ses sœurs. Enfin, jusqu’à ce qu’elle aille à l’école. À l’école, elle a immédiatement remarqué une sorte de hiérarchie. En première année, elle s’est dit : « Il y a des élèves très joli(e)s et tout le monde veut être avec eux, mais on ne me choisit pas aussi vite pour des choses ». Aïe.

« C’est donc à ce moment-là que ça a commencé », soupire-t-elle. « Ça » étant une lutte perpétuelle contre son poids.

À neuf ans, la tante de Theresa lui a offert un dollar pour chaque kilo qu’elle perdrait. Theresa s’est couchée ce soir-là en pensant : « Si je perdais 5 kilos, cela ferait 5 dollars. Imagine tous les bonbons que je pourrais avoir! » Ce qui la frappe aujourd’hui, ce n’est pas tant l’ironie que l’innocence enfantine de sa pensée. « C’est le point de vue d’un enfant, non? Ce ne sont que des pensées pures », dit-elle. Elle considère cela avec nostalgie comme étant l’une des nombreuses expériences qui ont introduit dans sa tête l’idée tenace qu’elle devait se changer pour plaire aux gens, une idée qui a été renforcée par la société encore et encore.

Penser qu’elle devait faire attention à ce qu’elle mangeait l’a aussi cruellement privée d’une partie de la joie qui entoure la nourriture. Enfant, elle a toujours associé la nourriture à la fête. Elle se réjouissait des grandes réunions de famille autour des fêtes. Les racines de sa famille — polonaises, ukrainiennes, russes — font que les jours de fête, comme elle le dit, « on sort le violon, on sort une grosse cruche de vin pour les adultes et tout le monde s’amuse. Il y a de la nourriture partout. » Ce tourbillon de plaisir et de saveurs s’est transformé en un champ de mines. Ce qui avait été un plaisir sans entrave est devenu une bataille, Theresa essayant de contrôler ce qu’elle mangeait. Ses sœurs, remarquait-elle, ne semblaient pas avoir ce problème. Elles mangeaient tout ce qu’elles voulaient sans se soucier de prendre du poids. Elle, par contre, devait être vigilante.

Sa mère, qui n’avait jamais eu de difficulté avec son poids, était compréhensive, mais ne pouvait pas donner beaucoup de conseils à Theresa. Lors d’une visite annuelle chez le médecin, il a été suggéré à Theresa de consulter un(e) nutritionniste. Le/la nutritionniste a « essentiellement écrit un script de ce que je devais manger », se souvient Theresa, « comme la moitié d’un pamplemousse — une chose complètement ridicule pour une enfant. Je me souviens m’être dit : “c’est quoi du fromage cottage?” »

Rien de tout cela ne semblait pratique pour une enfant active, mais les rappels de son poids continuaient de lui faire mal. Elle se souvient de l’embarras total qu’elle a éprouvé lorsqu’elle a dû déclarer son poids à haute voix devant tout le monde lors d’un voyage scolaire ski afin de louer des skis de la bonne taille.

Le message s’est installé dans son esprit. Elle devait perdre du poids, pour faire partie des « belles personnes ». Elle s’est lancée sur une trajectoire de diètes à effet yo-yo, bien connue de celles/ceux qui se sont battu(e)s avec des kilos en trop, en se fiant uniquement à la volonté.

Theresa (à gauche) dans une photo de famille en 1998

Vous y pensez, Theresa l’a essayé : Medifast, The Diet Center, Weight Watchers, TOPS, Jenny Craig, The Zone Diet. Les noms se lisent comme un palmarès des diètes des dernières décennies. Elle dit avoir dépensé des milliers de dollars pour des coachs, des programmes et des produits, en espérant que quelque chose finirait par fonctionner. Rien ne semblait y faire.

Theresa a trouvé des choses à retenir de chaque programme de perte de poids. Mais avec chacun d’entre eux, elle a également noté une profonde limitation : s’ils pouvaient l’aider à perdre du poids au début, ils ne pouvaient pas l’aider à maintenir cette perte. Elle décrit le processus de suivre une diète comme suit : « Vous vous débattez pendant si longtemps dans cet état d’oppression, puis vous laissez tout tomber et vous l’oubliez complètement. » En 2010, elle a souffert alors qu’elle a suivi une dernière diète par abonnement, qu’elle décrit comme une série de « tout petits paquets de nourriture ». Elle a perdu 80 livres, un triomphe — pour tout reprendre en deux ans et demi. « C’est aussi celui dont j’ai eu le plus de mal à me remettre mentalement, car j’avais vraiment l’impression d’avoir fait tout ce travail pour rien… encore une fois », se souvient-elle. Après cela, dit-elle, « j’ai simplement abandonné. » Elle avait 45 ans.

Le maintien de la perte de poids est en effet la partie la plus difficile de tout effort de gestion du poids. Lorsque nous perdons du poids, notre métabolisme s’adapte pour ralentir la quantité de calories que nous brûlons et nos hormones changent pour nous donner plus faim. C’est le mécanisme d’autopréservation du corps qui se met en marche. Et cela explique les plateaux et les reprises de poids que beaucoup de gens connaissent. 

Bien que Theresa ait renoncé à dépenser de l’argent pour des diètes, elle continue de parcourir Internet à la recherche d’informations sur les moyens d’atteindre un poids plus sain. Elle a commencé à trouver des idées encourageantes sur la gestion du poids sur des sites comme Mon poids — Ce qu’il faut savoir. Au début, elle était méfiante. Les messages sur le fait d’être motivé(e) par l’amour de soi plutôt que par le dégoût de soi lui ont d’abord paru fantaisistes, allant à l’encontre de tout ce qu’elle avait appris sur la gestion de son poids. Je me souviens m’être dit : « Non, ça ne peut pas être aussi facile. Il faut que tu souffres et que tu te prives! » se souvient Theresa. Je me suis dit : « Mais qu’est-ce qu’ils racontent, qu’il faut être gentil avec soi-même et qu’il faut s’aimer? Tu n’arriveras jamais à rien comme ça. » Mais le message consistant à s’aimer pour aller de l’avant a commencé à résonner plus elle regardait des vidéos de personnes sur la même voie qu’elle et qui s’étaient débattues avec leur poids, ainsi que des messages de médecins qui traitaient des patients comme elle. Elle admet qu’il lui a fallu regarder plusieurs fois certaines de ces vidéos en ligne avant que sa pensée ne commence à évoluer. « J’ai dû accepter que je faisais cela pour ma santé avant tout, que je devais me concentrer sur ma santé plutôt que sur une certaine apparence », dit-elle aujourd’hui.

Le changement de motivation de Theresa a coïncidé avec un changement dans la pratique de la médecine en ce qui concerne la gestion du poids.

Theresa consultait le même médecin depuis 20 ans, témoin de sa lutte contre le poids : elle perd et reprend du poids, perd et reprend du poids. Les conseils de son médecin ont toujours été du type « mangez moins et bougez plus » — des conseils qui sont loin d’être utiles, comme Theresa l’a constaté par essais et erreurs.

Récemment, les chercheurs ont fait de grands progrès dans la compréhension de la perte de poids et des changements neurohormonaux qui peuvent résulter d’une diète restrictive. En août 2020, des médecins et des chercheurs canadiens ont publié une importante mise à jour des lignes directrices cliniques pour le traitement de l’obésité. Enfin, le médecin de Theresa avait beaucoup plus d’éléments pour travailler et a proposé de s’associer à Theresa pour gérer son poids, en utilisant les dernières pratiques fondées sur des résultats proposées par les nouvelles lignes directrices. Pour trouver un médecin près de chez vous qui puisse vous aider à trouver les bonnes solutions médicales, cliquez ici.

Avec son médecin, Theresa a examiné certaines options offertes : médicaments contre l’obésité, thérapie comportementale et chirurgie. En se fondant sur les données, elle a décidé que la chirurgie bariatrique pourrait donner les meilleurs résultats à long terme. La liste d’attente pour une telle chirurgie est longue en Alberta, peut-être jusqu’à trois ans, mais le médecin de Theresa l’a encouragée à s’y inscrire. Entre-temps, Theresa s’est lancée dans l’acquisition de connaissances sur la chirurgie bariatrique, la gestion du poids et ce qu’elle peut faire pendant la période d’attente pour se préparer à la chirurgie.

En regardant vers l’avant, Theresa espère qu’elle se dirige vers un avenir sain. Elle a toujours été en bonne santé — ses signes vitaux sont bons à chaque contrôle — mais elle réalise qu’à l’approche de la soixantaine, ce ne sera peut-être pas toujours le cas. Comme elle le dit sans ambages, « Je ne suis pas en mauvaise santé. Pas encore. » Elle a vu sa santé se dégrader au cours de chacune de ses trois grossesses. Avec l’une, elle a souffert de diabète gestationnel; avec l’autre, d’hypertension artérielle. Sa propre mère est morte d’une maladie cardiaque à l’âge de 73 ans. On a diagnostiqué chez Theresa une fibromyalgie, qui peut parfois la laisser épuisée à la fin d’une journée de travail. Elle réalise que la plupart des problèmes de santé seront probablement améliorés en perdant quelques kilos. Elle est également consciente qu’un facteur de stress important et soudain dans sa vie pourrait déclencher une alimentation émotionnelle qui pourrait faire grimper son poids. Elle veut faire tout ce qu’elle peut maintenant pour préserver sa santé. Et le fait d’avoir son médecin comme partenaire à part entière fait une énorme différence dans sa confiance en sa capacité de réussir.

Theresa (à gauche) avec sa fille Stéphanie

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Photo de couverture : Shekinah Lim Photography

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