Par Maria Fleet
Il s’agit d’un problème de santé grave qui affligent de nombreuses personnes sans même qu’elles le sachent. Elles ne se rendent absolument pas compte qu’elles s’arrêtent de respirer plusieurs fois par nuit, ce qui peut avoir un effet néfaste sur leur santé, en particulier pour les personnes qui essaient de contrôler leur poids.
Il s’agit de l’apnée du sommeil, dont la forme la plus courante – l’apnée obstructive du sommeil – touche une personne sur 15, selon la Dre Jyoti Manekar, médecin de famille exerçant à Atlanta (Géorgie) et spécialisée dans la gestion du poids.
La Dre Manekar décrit l’apnée du sommeil comme une simple interruption involontaire de la respiration pendant de brèves périodes durant le sommeil. En général, dit-elle, les personnes souffrant d’apnée du sommeil « ont tendance à ronfler, à faire des pauses, à ronfler, à faire des pauses. Cette pause s’appelle l’apnée ».
La Dre Manekar a récemment traité un patient nommé Todd qui travaille comme directeur d’école. Lorsqu’elle l’a examiné pour sa visite médicale annuelle, elle a remarqué qu’il avait des voies respiratoires très étroites et lui a demandé comment était son sommeil. Il a dit qu’il dormait « bien », mais il a admis qu’il ne se sentait pas très reposé le matin et qu’il avait toujours eu le « sommeil léger ». Puis sa femme est intervenue et a dit : « En fait, il ronfle comme un train de marchandises. Et je ne dors même plus avec lui dans le lit », se souvient la Dre Manekar. Lorsqu’elle l’interroge, Todd lui dit qu’il s’endort à n’importe quel moment de la journée, même au volant de sa voiture à un feu rouge! La Dre Manekar soupçonne que Todd souffre d’apnée du sommeil.
Le ronflement est généralement le signe d’une apnée obstructive du sommeil, qui se caractérise par une obstruction mécanique de la respiration, généralement causée par des tissus dans le cou qui, lorsqu’ils sont détendus, peuvent bloquer les voies respiratoires. Un deuxième type d’apnée du sommeil est appelé « apnée centrale du sommeil », qui est causée par l’incapacité du cerveau à signaler de manière adéquate aux poumons de respirer. Un troisième type d’apnée du sommeil est l’« apnée mixte », qui est une combinaison des deux premiers.
Dans chaque cas, l’arrêt de la respiration prive la personne d’oxygène, ce qui peut avoir de nombreuses conséquences. « Beaucoup de gens pensent que le ronflement n’est qu’un problème esthétique, qui pousse leur partenaire à quitter la chambre à coucher. Mais ce n’est pas le cas », déclare la Dre Manekar. « L’apnée du sommeil réduit l’espérance de vie et favorise l’apparition de maladies telles que les maladies cardiaques, l’hypertension artérielle, le diabète, l’obésité et les maladies du foie… Les effets secondaires de l’apnée du sommeil sont très nombreux. »
L’apnée du sommeil et l’excès de poids sont liés. « Avec la prise de poids, le risque augmente », explique la Dre Manekar. Selon elle, pour une personne pesant 68 kilos (150 livres), le fait de prendre seulement 10 % de son poids corporel, soit près de 7 kilos (15 livres), multiplie par six le risque de souffrir d’apnée du sommeil.
Si une personne ressent de la fatigue pendant la journée ou souffre de maux de tête inexpliqués, cela peut être dû à une apnée du sommeil non diagnostiquée. Si vous pensez souffrir d’apnée du sommeil, la Dre Manekar vous conseille d’en parler à votre médecin traitant, qui pourra vous orienter vers un spécialiste du sommeil qui vous prescrira probablement un examen du sommeil, qui peut être réalisé dans un laboratoire pendant la nuit, ou même à domicile à l’aide d’un équipement simple.
Todd, le patient de la Dre Manekar, a passé un examen du sommeil et a découvert que sa respiration s’était interrompue 70 fois au cours de la nuit et que son taux d’oxygène avait chuté jusqu’à 88. « Cela peut certainement fatiguer n’importe qui », dit-elle.
La Dre Manekar explique que la fatigue diurne causée par l’apnée du sommeil peut gravement nuire à la qualité de vie d’une personne. Comme pour Todd, elle peut entraîner des difficultés à se concentrer. Le manque de sommeil peut nuire à la prise de décision et provoquer de l’irritabilité. Elle peut également avoir un impact négatif sur la gestion du poids, en érodant la détermination nécessaire pour suivre un programme d’exercices et un plan de repas. L’apnée du sommeil non traitée peut créer un cercle vicieux pour les personnes en surpoids. « Vous souffrez d’apnée du sommeil… vous êtes plus fatigué. Et lorsque vous êtes plus fatigué, il est évident que vous n’en ferez pas autant. Donc, le métabolisme ralentit. Lorsque votre métabolisme ralentit, vous prenez du poids… et lorsque vous prenez du poids, votre apnée du sommeil s’aggrave », explique la Dre Manekar.
Heureusement, il existe un certain nombre de traitements efficaces pour l’apnée du sommeil, dont certains sont aussi simples qu’un changement de position pendant le sommeil. « L’apnée du sommeil survient principalement lorsque l’on dort sur le dos et que les muscles sont en quelque sorte comprimés. Alors, si vous essayez de dormir sur le côté, cela pourrait réduire le pincement des voies respiratoires », recommande la Dre Manekar. Elle ajoute que le fait de surélever légèrement la tête du lit peut également améliorer la respiration obstruée. Elle met en garde contre le fait que la consommation d’alcool le soir ou de sédatifs peut provoquer ou aggraver la maladie. Ces substances détendent les muscles du cou, ce qui entraîne une plus grande restriction des voies respiratoires, explique-t-elle.
Pour les personnes souffrant d’une obstruction mécanique causée par les amygdales ou les adénoïdes, la Dre Manekar indique qu’elles pourraient envisager de consulter un oto-rhino-laryngologiste pour voir si l’ablation chirurgicale des tissus pourrait dégager leurs voies respiratoires et leur permettre de mieux respirer pendant la nuit. Dans certains cas, un simple appareil dentaire porté pendant le sommeil suffit à maintenir la bouche de manière à ce que les voies respiratoires restent ouvertes.
L’un des remèdes les plus courants à l’apnée du sommeil est l’appareil de ventilation en PPC. PPC est l’abréviation de « pression positive continue » et c’est exactement ce que fait l’appareil. L’utilisateur porte un masque ajusté sur le nez et la bouche, relié à un tube sur la machine, qui applique une pression d’air modérée et continue dans les voies respiratoires afin qu’elles restent ouvertes. C’est un appareil auquel il faut s’habituer, mais qui s’est révélé très efficace. « Souvent, j’entends des patients dire qu’ils n’aiment pas porter un appareil de ventilation en PPC. Ils se sentent très claustrophobes », explique la Dre Manekar. Elle suggère à ses patients d’essayer de s’y habituer en s’asseyant et en respirant avec l’appareil pendant la journée, pendant 30 minutes environ. « Il faudra environ un mois pour que la plupart des gens s’y habituent. Ils peuvent ensuite dormir avec pendant toute la nuit », explique-t-elle
Et le fait de dormir toute la nuit a fait une grande différence pour les patients de la Dre Manekar. « Ils me disent qu’ils n’ont jamais dormi comme ça depuis des années, et c’est vraiment gratifiant de savoir qu’ils passent enfin une bonne nuit de sommeil et qu’ils ne se réveillent pas fatigués », dit-elle. Todd, son patient, est l’une de ces réussites. Il a commencé à utiliser un appareil de ventilation en PPC et est revenu la voir pour un rendez-vous de suivi trois mois plus tard. « Il était comme une nouvelle personne, pleine d’énergie. Il avait perdu 4,5 kilos (10 livres). Il a dit : “Je n’ai jamais dormi comme ça de ma vie, j’ai retrouvé le sommeil. ” Et sa femme a dit qu’elle était de nouveau dans la chambre avec lui. »
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