Comment cette Canadienne fait face aux préjugés sur le poids

Corey Van’t Haaff vous dira d’emblée qu’elle est « grosse ».

Elle est également écrivaine, une amoureuse inconditionnelle des chiens, arbitre administrative et une cuisinière accomplie.

Corey assume son poids comme elle assume tout le reste : elle est pleine d’assurance et directe et elle pense que le mot « grosse » décrit très bien sa taille. Elle sait aussi qu’elle éliminera le caractère stigmatisant du mot si elle l’utilise en premier, alors elle l’emploie ouvertement avant tout le monde. Elle lance et compte.

« Je vais l’éliminer. Ce que je veux dire, vous me traitez de “grosse”. Je répondrai : “Euh, et je suis aussi brune, n’est-ce pas?”. Qu’est-ce qu’il y a d’autre? C’est tout ce que vous avez? », dit-elle, les yeux bleus brillants.

Cela fait partie de son identité. « J’étais une enfant obèse. J’étais une adulte obèse. Mes parents étaient gros. Mes sœurs étaient grosses. Le seul qui ne l’était pas était mon frère », explique-t-elle. « Et cela n’a jamais été un problème sérieux parce que c’était ce que nous étions. Nous étions toujours les gros à l’école et nous étions trois, donc ça n’avait pas d’importance. »

Corey, 2022

Cela n’avait pas d’importance parce qu’elle était suffisamment athlétique pour faire partie de la meilleure équipe de tous les sports pratiqués à l’école primaire. Cela n’a pas d’importance dans la profession qu’elle a choisie parce qu’en tant qu’écrivaine, ses mots la précèdent. Sa voix d’écrivaine a beaucoup de caractère et ses réalisations évoquent l’image d’une sorte de tornade humaine à l’envers. Elle peut mobiliser 850 personnes pour organiser une élection fédérale en 36 jours! C’est une force de la nature et elle a les mots.

Elle a utilisé son talent pour les mots afin de se bâtir une carrière fructueuse en écrivant sur les chiens, le design, la décoration, les soins de santé et les affaires. Elle est extravertie et s’intéresse à tout, de sorte que sa curiosité l’amène à emprunter toutes sortes de chemins de traverse. Elle a fait de la radio, écrit un roman et est rédactrice en chef du West Coast Veterinarian Magazine. Elle se décrit elle-même comme étant une « grande gueule » qui s’implique, se portant volontaire pour des nominations provinciales et fédérales en Colombie-Britannique, où elle vit. Elle a été membre de plusieurs tribunaux quasi judiciaires parce qu’elle est également avisée et résolue et la justice la passionne. Et elle est grosse.

Son poids ne l’a certainement pas freinée. Du moins, jusqu’à l’accident. Il y a dix ans, à l’âge de 51 ans. Alors qu’elle se trouvait dans sa Ford Explorer arrêtée à un feu rouge, une camionnette l’a percutée par l’arrière. « Je n’ai pas eu besoin d’aller à l’hôpital, mais j’étais vraiment blessée », dit-elle. Tout a commencé cette nuit-là par un mal de tête. La douleur s’est propagée à son dos et l’a empêchée de se déplacer. « Je ne pouvais plus bouger », se souvient-elle. « J’avais une toute petite maison à l’époque. Je ne pouvais pas aller de la porte d’entrée à la cuisine sans m’asseoir. Je ne pouvais pas cuisiner sans m’asseoir.

L’accident l’a obligée à être en contact étroit avec des médecins, des spécialistes et des avocats pour déterminer la cause de son immobilité. Elle a été découragée de constater que dans ce milieu, elle était continuellement confrontée à des préjugés sur le poids. Elle a dû expliquer patiemment, encore et encore, qu’avant l’accident, elle se déplaçait très bien. Après l’accident, elle ne le pouvait plus.

Mais les médecins, les experts en assurance et les techniciens médicaux tentaient systématiquement de mettre tous ses problèmes de mobilité sur le compte de son poids. « Vous pouviez voir le jugement dès que vous entriez », se souvient-elle. Pour Corey, il a été révélateur de voir comment des professionnels supposément formés scientifiquement la regardaient et émettaient toutes sortes d’hypothèses erronées, parfois sans même consulter son dossier.

Elle s’est dit que de nombreuses autres personnes qui avaient un surplus de poids vivaient probablement la même expérience. Elle était sûre de pouvoir contribuer à changer cette situation. Mais elle devait tout d’abord s’occuper de sa propre santé et de sa mobilité.

Corey savait que son poids n’était pas le problème, mais il était difficile d’ignorer que c’était un problème et peut-être un problème pour lequel elle pouvait faire quelque chose.

Elle a accompagné une amie à un programme médical de gestion du poids et a découvert qu’elle serait une bonne candidate pour la chirurgie bariatrique. C’était il y a six ans, et 45 kg (100 lb) en moins. Elle précise que « la chirurgie n’est pas une baguette magique… c’est simplement un outil pour vous aider. » Elle a rapidement perdu 32 kg (70 lb), mais son poids s’est ensuite stabilisé et chaque kilo perdu par la suite a été durement gagné. « Je suis toujours grosse », déclare-t-elle. Mais elle est beaucoup plus mobile aujourd’hui, grâce à la perte de poids et à quelques traitements au laser pour soulager la douleur. « Mon mari me dit de ralentir à Costco parce qu’il ne peut pas me suivre », plaisante-t-elle.

Corey (à droite) avec son mari

Depuis l’accident, Corey prend la défense des personnes souffrant d’obésité et d’excès de poids au Canada, utilisant des moyens petits et grands. « Les personnes obèses ne sont pas toutes pareilles… On ne peut pas considérer l’obésité comme un élément majeur de notre personnalité ou de notre être », affirme Corey. Elle explique aux médecins comment reconnaître leurs propres préjugés inconscients à l’égard du poids en les invitant à vérifier leurs hypothèses et à écouter. Chaque personne dans un corps plus gros a sa propre histoire, souligne-t-elle.

Selon Corey, il y a cependant une chose que toutes les personnes corpulentes ont en commun : la stigmatisation sociale. « En plus de porter notre poids réel, nous portons toutes les opinions et toutes les insultes que nous avons entendues », dit-elle. Elle met au défi les détaillants, les prestataires de services et même les autres consommateurs lorsqu’ils réagissent sans empathie à la situation d’une personne qui a un surplus de poids. Corey sait que de nombreuses personnes qui luttent contre leur poids ont du mal à se défendre. Ce n’est pas son cas, alors elle prend la parole pour eux et elle espère que son exemple aura des répercussions. « Je peux le faire, alors je dois le faire », explique-t-elle sans détour. C’est devenu une sorte de vocation, parce qu’elle est « grosse » et qu’elle est habile avec les mots.

Le régime alimentaire et l’exercice physique ne suffisent pas à aider de nombreuses personnes à atteindre un meilleur poids santé. Des traitements médicaux sont nécessaires pour traiter les changements biologiques qui se produisent dans notre corps et qui peuvent entraîner une reprise de poids. Pour trouver un médecin spécialisé dans la gestion du poids près de chez vous, cliquez ici.

Corey dans sa cuisine, 2017

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